L’approche de la mort

Princesse et moi en silence

Princesse, une de mes partenaires de travail a été diagnostiquée d’un Cushing. C’est un dérèglement de l’hypophyse. Ce diagnostic est aussi grave que celui d’un cancer. On n’y peut rien. Juste accompagner

Depuis que je sais que Princesse partira, je tente de me préparer. Je prends la mesure de sa présence dans ma vie. C’est difficile et les larmes me serrent la gorge tellement elle prend de place dans mon quotidien. 

Elle hennit quand elle entend que j’arrive au pré et arrive en trottinant la tête heureuse et haute. Dieu que ça va me manquer ! Elle m’appelle. Elle sait que je suis là. Cet amour inconditionnel qu’elle m’offre chaque jour me renvoie à la profondeur de notre relation : je l’aime, elle m’aime et c’est bon ! C’est rare d’avoir cet amour permanent. C’est sans doute pour cela que c’est si difficile de perdre un animal. il prend une place que peu d’humains savent prendre : la présence silencieuse qui ne commente pas, qui est juste là, dans l’écoute de l’autre, une présence pleine, ronde et entière. 

En équicoaching, quand Princesse décide qu’elle va faire de l’humain, sa petite présence de 200kg est redoutable d’accueil. Elle sait ce qui se passe en l’autre, tout comme hier elle savait ce qui se passait en moi avec mes larmes. Elle comprend, elle sait, et se passe de :  » mais ça va aller  » ou de « ne pleure pas ». Bien au contraire, elle m’encourage à laisser couler mes larmes d’anticipation du vide que son absence va laisser. Comment je le sais ? Elle ne bouge pas, me regarde intensément sans rien dire. C’est cela la meilleure présence : celle qui ne commente pas et écoute avec le coeur. 

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