Pantha Rhei, tout passe, laisser partir

Panta Rhei : Tout vit, meurt, et passe…

Pantha Rhei, tout passe, laisser partir
J’ai parfois cette curieuse impression d’être comme Job dans la bible qui était testé dans sa foi par le diable. Objet d’un pari dans lequel ce dernier disait à Dieu qu’en lui tapant sur la gueule suffisament, Job le renierait, et Dieu de dire, je connais mon fidèle serviteur. Job a donc tout perdu, tout ce qui faisait de sa vie celle qui lui convenait. Il perd, femme, enfants, troupeau, maison, fortune, tombe malade… les évènements s’aggravant un peu plus à chaque fois. Job se désespère, hurle de colère et d’incompréhension et pourtant, courageusement continue à vivre sa vie en s’adaptant aux situations. Job retrouvera en plus grand et en mieux ce qu’il avait perdu.
Il nous arrive parfois d’être dans d’infernales spirales qui descendent dans des fosses aux mariannes, comme de vortex nous aspirant inexorablement vers le bas, vertigineux moments où tout semble s’écrouler. Pourtant, comme il se doit dans la nature, les saisons passent : au beau milieu de ce mois de juin 2020 j’ai l’impression d’être en mars, avec des giboulées de grèle, des orages improbables, et mon hiver intérieur voudrait se prolonger. Mais je sais qu’après l’hiver il y a toujours un printemps, parce que, comme disent les grecs Panta Rhei, tout se meurt en son temps, tout passe.
A la fois désespérée que le meilleur parte, je regarde le difficile s’en aller pour un agréable. J’aime quand l’hiver s’en va pour laisser place à l’été. J’apprends à danser avec le vent et la pluie, sous l’orage, même si la pluie est froide. Je lâche prise et mes larmes se confondent avec les gouttes de pluie, nettoyant ainsi mon intérieur pour y faire de la place. Alors, le nouveau arrive et la vie reprend ses droits.
Tout vit et tout meurt finalement. Mes idées naissent vivent et meurent, comme certaines de mes relations, comme les plantes dans la nature. C’est une sorte de cycle sur lequel je n’ai pas vraiment de prise. Sans que cela ne me transforme en spectateur de ma vie, je peux choisir de laisser de côté ce qui va de toutes manières se vivre sans moi. C’est parfois des questions sans réponse, des incompréhensions, des aléas.
Choisssant de laisser la vie se vivre indépendamment de moi je peux alors me laisser aller avec le flot des évènements, la regarder se produire, aller de l’avant et regarder ainsi les moments comme autant d’opportunités. Ils peuvent être des opportunités d’apprentissage sur moi, sur la vie et son autonomie, sur mes forces, mes points d’appui et mes limites.
Quand le cheval est sous l’orage, il ne pense pas qu’il est mouillé, il trouve son abri, attend et retourne brouter.
PANTA RHEI

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